Métamorphoses de l'idiot

La culture d'une époque se révèle toujours de manière exemplaire dans la conception et l'image qu'elle se fait de l'idiot. Celui-ci a bien souvent changé d'identité depuis son apparition dans les textes mystiques du IV^e siècle. L'idiot de François d'Assise n'est pas exactement celui qu'étudient les aliénistes Pinel ou Esquirol au XIX^e siècle, ni celui qui transparaît dans ces personnages d'hébétés surgis de l'expérience concentrationnaire, ni encore ces multiples idiots qui, monstres hier, sont devenus des stars dans le cinéma d'aujourd'hui.
Ce sont ces principales mutations et leur réfraction dans la création artistique que nous nous proposons de suivre ici, explorant les manières qu'a l'idiot de bouleverser notre rapport à nous-mêmes et de nous mettre en demeure de vivre une autre expérience de l'individualité et de l'intersubjectivité.

Presse

"Ce qui caractérise l'Idiot  c'est que la bonté, chez lui, s'accompagne d'un grand amour de la vérité. Vous qui vivez selon un solide principe de réalité, qui ne gobez aucune fable et vous montrez insensible au charme des enfantillages, ayez une pensée en faveur de l'idiot : il n'est pas impossible que, dans l'économie générale de l'existence humaine, au cœur de ses drames et de ses comédies, il soit celui qui, justement, nous manque, et peut-être nous sauve." Patrick Kéchichian
Le Monde - 25/03/2005

Biographies Contributeurs

Valérie Deshoulières

Maître de conférences en littérature comparée à l'université de Clermont-Ferrand II. Elle est l'auteur de plusieurs études sur l'expérience de désubjectivation et le malheur du savoir au xxe siècle.