Goethe le grand européen

  • 152 pages
  • Livre broché
  • 13.5 x 21 cm
  • Parution :
  • CLIL : 3146
  • EAN13 : 9782865632725
  • Code distributeur : 16262
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Présentation

C'est en homme de dévotion lucide et de culture passionnée qu'André Suarès s'empare progressivement de la personne de Goethe, fait briller les facettes et exhume les profondeurs d'un génie solaire dont « la seule affaire est de vivre pleinement pour la grandeur et la beauté ». Une foi inébranlable en sa propre vie enflammée par une curiosité universelle l'intègre à l'ordre naturel sans qu'il cesse de prendre appui en lui-même ; car il sait que « la peine seule doit être la force ». André Suarès n'omet pas les incompréhensions et les aveuglements du grand homme. Goethe choisit en effet ses ignorances, dit « non » à ce qui risque de troubler un ordre intérieur qui exige de rudes sacrifices et lui inflige parfois des « accès de néant ». Un Werther s'est tué derrière lui et il s'agit d'avancer avec Faust « vers la plus haute existence ». Aussi craint-il la musique passionnée de Beethoven et le romantisme tragique de Kleist. Le destin semble ironiser en le faisant s'éprendre, à soixante-dix ans passés, de la très jeune Ulrike. Mais, en règle générale, le salut est assuré par la mise en forme d'une œuvre qui le délivre en poésie et par le culte secret de « l'éternel féminin » puisé aux sources multiples de l'amour, qu'il inspire de Madame de Stein ou de Christiane Vulpius.

Ce portrait kaléidoscopique en l'honneur de Goethe confirme la maîtrise de Suarès dans un genre où triomphent son tempérament aux humeurs incisives et son style bien trempé.

Biographies Contributeurs

André Suarès

André Suarès (1868-1948), issu d’une famille de négociants juifs installés à Marseille est reçu brillamment à l’Ecole normale supérieure où il devient ami avec Romain Rolland et Paul Claudel. Dreyfusard militant, ennemi de Barrès, plus tard de l’Action française, il fréquente Ernest Renan, écrit à Léon Tolstoï, est proche de Georges Clémenceau et de Charles Péguy, l’un de ses premiers éditeurs aux Cahiers de la Quinzaine. En 1895, il entreprend son premier pèlerinage en Italie dont il rapporte les visions qui formeront le Voyage du Condottière (1910-1932). Soutenu dans son travail littéraire par l’équipe de la NRF, il intègre la revue en 1912. Admiré en France – Debussy, Bourdelle, Picasso -, mais aussi à l’étranger – Miguel de Unamuno, James Joyce ou Stefan Zweig, l’un de ses traducteurs -, il s’impose comme une grande référence pour les jeunes écrivains de la génération d’André Malraux. Suarès écrit alors dans tous les genres, excepté le roman. Dès les années 1920, il pressent les germes d’une nouvelle crise. Très critique envers Mussolini, il devient de plus en plus virulent dans ses textes avec l’ascension d’Adolf Hitler. Durant les années 1930, Suarès écrit sans relâche contre tous les totalitarismes. Contraint de fuir précipitamment en zone Sud, il est finalement caché par le poète surréaliste Pierre de Massot. Charles de Gaulle demande la réédition de son livre Vues sur l’Europe. Epuisé par les années de guerre, il meurt en 1948.