Contre la peine de mort

précédé de Correspondance avec Beccaria

Contre la peine de mort
Contre la peine de mort
  • XL + 76 pages
  • Livre broché
  • 14 x 22.5 cm
  • Critique de la politique
  • Parution :
  • CLIL : 3126
  • EAN13 : 9782252040317
  • Code distributeur : 55443

Texte établi et traduit par : Philippe Audegean

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Présentation

On crédite généralement Beccaria d'avoir été le premier à imaginer un réquisitoire contre la peine de mort, en 1764. Il a pourtant été précédé par Giuseppe Pelli, auteur d'un essai rédigé dès 1760. Laissé inachevé, puis resté inédit par prudence politique, le manuscrit a récemment été découvert à Florence et enfin publié en 2014. Ce texte pionnier témoigne de la diffusion précoce en Italie d'une sensibilité abolitionniste : c'est en Toscane, dans la patrie même de Pelli, que la peine de mort est abolie pour la première fois dans le monde, en 1786.

Le texte italien traduit en français est précédé de la correspondance entre G. Pelli et C. Beccaria, sous le signe du partage du sensible : les deux hommes se reconnaissent comme unis par une même aspiration du cœur à un monde libéré du scandale de la peine de mort.

L'introduction de Philippe Audegean propose une analyse savante de l'argumentation du juriste florentin, qui démontre avant C. Beccaria que la peine de mort est inutile, nuisible, injuste :

- La mort est non seulement inutile comme moyen de prévention, mais elle se révèle en outre nuisible, puisqu'elle ôte à l'État une force de travail.
- En vertu du pacte social, une peine n'est juste que si elle peut avoir été préalablement acceptée par celui qui la subit ; or, personne ne peut avoir consenti à être puni de mort.
- La peine de mort est de surcroît la marque des régimes autoritaires.

Au-delà de la découverte des trois arguments du discours abolitionniste, la force de la critique de G. Pelli, son noyau insécable, est l'appel à une commune humanité. Juges et condamnés appartiennent à une même humanité. Tel est ce qui interdit aux premiers le recours à la peine suprême, exorbitante selon G. Pelli. Si les juges se permettent, sous couvert de l'État, de condamner à mort les coupables de crime, c'est qu'ils se considèrent, à tort, comme des êtres supérieurs, d'une autre espèce que celles ou ceux qu'ils condamnent. Or, par cette illusion même, ils s'avouent humains, trop humains, en ce qu'ils s'avèrent capables, à travers cette illusion, de tuer l'autre homme.

Biographies Contributeurs

Giuseppe Pelli

Giuseppe Pelli (1729-1808) a prématurément perdu ses deux parents. Il étudie le droit à l'Université de Pise et commence en 1758 une brillante carrière au Secrétariat d'État du Grand-Duché de Toscane. En 1775, il est nommé directeur de la Galerie des Offices, poste qu'il occupe jusqu'en 1793. Il est l'auteur de nombreux essais et dissertations sur l'art et la culture ainsi que des Efemeridi (Éphémérides), œuvre monumentale de 80 volumes offrant une fresque étonnante de la société italienne de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Philippe Audegean

Philippe Audegean, ancien élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Il enseigne la philosophie et la littérature italienne moderne et contemporaine à l'université Sorbonne-Nouvelle-Paris-III. Il a récemment édité Cesare Beccaria, Des délits et des peines, suivi de « Avis au sujet de la peine de mort », avec une « Note » de Luigi Ferrajoli (Payot & Rivages, 2014).

Consulter la table des matières

Introduction par Philippe Audegean :
Un combat secret de Pelli : "Abolir la peine de mort"

Cesare Beccaria et Giuseppe Pelli :
Correspondance (1766-1767)

Giuseppe Pelli :
Esquisse d'une dissertation sur la peine de mort
- Au lecteur
- Discours sur la peine de mort encourue pour les crimes

Fragments